Cette œuvre intègre trois éléments complémentaires : une peinture, une sculpture et un poème.
La peinture interpelle le regard du spectateur comme à travers une fenêtre, encourageant ainsi une narration visant à interconnecter l'expérience humaine la plus personnelle avec les contrepoids de la réalité extérieure.
Elle évoque un jeu de miroirs dans lequel le public participe à un débat indispensable pour harmoniser les langages et les constructions que nous avons créés pour donner un sens à la manière effrénée dont nous sommes tombés dans le monde.
Notre rôle d'assimilation face au divin est manifesté par une proposition qui réunit la science et la philosophie de notre temps. Le tableau contient des références qui relient le christianisme, l'islam, le judaïsme et l'hindouisme. Il fait également référence à des concepts d'astrophysique, de physique et de finance. Les références à la philosophie prennent vie lorsque l'œuvre est observée dans un débat interne et également collectif.
La sculpture est un véhicule qui symbolise l'adaptabilité de l'art aux circonstances de l'humanité dans les différentes facettes de son histoire, du temps et de l'espace. Cette sculpture est construite sur la base d'une étreinte d'elle-même et, en même temps, d'une étreinte correspondante de la toile de peinture : une sculpture qui prend vie à différents stades en se contorsionnant dans ses multiples positions. Elle est donc non seulement capable de s'adapter à n'importe quel terrain, mais elle offre également différents angles pour que la peinture soit baignée de différentes lumières et observée de manière dynamique.
Le poème est écrit au dos de la toile et peut être lu en contournant l'installation. Son but est d'amorcer un dialogue cyclique avec le public. Le poème fait référence à la peinture et la peinture au poème. On peut commencer le voyage à travers l'œuvre à partir de différents points de départ, et à chaque tournant, le poème et la peinture prennent des significations aléatoires pour répondre à l'humeur du spectateur. Le poème est écrit en espagnol, en anglais et en français, les trois langues qui m'ont formée à différentes étapes de ma vie. Enfin, le titre de l'ensemble de l'œuvre (UNO) et le poème font référence à une chanson populaire de tango.
J'ai peint ton portrait.
L'histoire de ce que tu as été, de ce que tu es et de ce que tu n'as pas encore été.
J'y cherche à mourir en vie.
Sentir et renvoyer le regard dans le vide,
crucifier l'esprit
et danser avec le temps.
Là, où Uno assiste aux hiers et aux lendemains
transformant les montagnes en nuages.
Lié par les marées de notre humanité.
Uno lutte pour en sortir.
Entraîné par la gravité infinie
Uno cherche à exister.
Couronné par le halo de l'inévitable.
Uno crie à vide.
Abandonné à l'existence, Uno se rend à l'abîme de son présent.